Cas #3 - Antoine
Antoine et Thomas, deux élèves de 15 ans, sont amis depuis plusieurs années et aiment se taquiner. Ils ont l’habitude de plaisanter entre eux en classe et sur les réseaux sociaux.
Un jour, Thomas décide de publier une vieille photo gênante d’Antoine sur Instagram, prise lors d’une sortie scolaire. Il ajoute en légende : « Heureusement que tu as changé de coupe de cheveux 😂😂😂 »
La photo reçoit plusieurs commentaires humoristiques de leurs amis communs, comme :
- « Toujours aussi beau Antoine 😂 »
- « Est-ce que t’es sur que ta mère t’aime ? »
- « Moi je veux pas d’expose pour ma fête ok? » (expose = diffusion d’une photo peu flatteuse)
Antoine, zéro surpris mais semi à l’aise d’avoir été « expose » par son ami répond en commentaire : « Je vais me venger, Thomas ! 😉 » Le lendemain, Antoine publie une photo tout aussi embarrassante de Thomas avec une légende similaire. Tout le monde rit, et la situation s’arrête là.
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1. Usage des technologies : L’échange se déroule sur Instagram, une plateforme de médias sociaux, ce qui remplit le premier critère lié à l’usage des technologies dans une situation de cyberintimidation.
2. Volontaire ou non : Thomas publie intentionnellement une photo embarrassante, mais le geste s’inscrit dans une dynamique de taquinerie réciproque, connue entre les deux amis. Antoine semble comprendre le ton et répond de manière complice. Le geste est donc volontaire, mais le contexte relationnel atténue la portée de l’acte.
3. Direct ou indirect : Dans le cas d'Antoine, les commentaires et les publications sont des actions indirectes. La photo embarrassante est partagée en ligne, et les commentaires suivent après coup. Bien que les deux amis interagissent de façon asynchrone en commentant chacun leur tour, l'impact sur Antoine est indirect, car il est soumis à une ridiculisation qui se propage au-delà de l'instant, via les partages et les réactions des autres. La situation n’est pas directement vécue en face à face, mais se prolonge à travers la diffusion de la photo et des commentaires.
4. Intention de nuire : Le but apparent n’est pas de nuire, mais de faire rire dans un cadre amical. Antoine ne semble pas blessé, il répond sur le même ton, ce qui indique qu’il ne vit pas cette situation comme une attaque ou une humiliation. Toutefois, cela pourrait évoluer si un malaise apparaissait ou s’il n’osait pas l’exprimer.
5. Rapport de force : Dans cette situation, il n’y a pas de déséquilibre clair. Antoine et Thomas sont amis, se répondent sur un pied d’égalité, et partagent un certain pouvoir social au sein de leur groupe. Le rapport de force semble équilibré, ce qui est un critère essentiel pour exclure l’intimidation.
6. Répétition : L’échange se limite à une publication chacun. La situation se termine après la réponse d’Antoine, sans escalade ni diffusion plus large. Cependant, il y a répétition à cause des commentaires des autres participant·es qui participent à la discussion.
Conclusion : Il s’agit ici d’une blague entre amis, sans intention de blesser, dans un contexte de réciprocité et d’équilibre. Ce n’est pas de la cyberintimidation, mais une situation comme celle-ci peut devenir problématique si l’un des deux se sent mal à l’aise, même s’il ne le montre pas. Il est donc essentiel de sensibiliser les jeunes à vérifier le consentement et le confort de l’autre, même lorsqu’il s’agit de plaisanteries entre amis.