[Musique] Cette série de capsules offre des exemples concrets de l'application du Cadre de référence de la compétence numérique en éducation et en enseignement supérieur au Québec. Dans cette capsule, les dimensions 5 et 6 sont présentées par Audrey Reynault, professeure à l’Université Laval et collaboratrice du Groupe de recherche interuniversitaire sur l’intégration pédagogique des technologies de l’information et de la communication, le GRIIPTIC. Je vais surtout aborder avec vous aujourd’hui la dimension de la collaboration avec le numérique. Tout d’abord, la collaboration, c’est une compétence déclarée essentielle pour la réussite de nos élèves et des jeunes, alors que la présence du numérique s’accentue dans les environnements d’études, de travail, ainsi que dans la vie citoyenne. Depuis plus d’une dizaine d’années, au Québec et au Canada, la collaboration est une compétence intégrée dans plusieurs cadres de référence de compétences, dont celui en génie, en sciences de la santé, en sciences infirmières, en pharmacie, et bien entendu dans notre cadre de compétences de la profession enseignante. L’ONU, de son côté, a souligné l’importance de la collaboration pour atteindre les objectifs de développement durable fixés d’ici 2030, pour bâtir un monde plus équitable et inclusif. Il n’est donc pas surprenant qu’on retrouve la dimension de la collaboration avec le numérique dans notre Cadre de compétences numériques québécois. Je vais aborder avec vous aujourd’hui comment il est possible de développer la collaboration avec le numérique pour l’élève et pour tous les adultes qui travaillent en éducation, pour l’apprentissage des élèves et pour le développement professionnel. Collaborer, c’est une compétence qui s’apprend, bien entendu, et qui se développe dans le temps. On ne naît pas collaborateur, on ne naît pas grand collaborateur. Les chercheurs et les chercheuses qui s’intéressent actuellement à la collaboration s’entendent sur le fait que collaborer, c’est : communiquer, se synchroniser et se coordonner. La communication fait référence à l’échange d’idées, au partage de ressources et d’informations. La synchronisation fait référence à la gestion du temps pour aboutir à la tâche et pour réaliser la tâche. Se coordonner fait référence à : qui fait quoi dans l’équipe ? Quels sont nos rôles, nos tâches, et nos rôles dans l’équipe, en plus de faire le point sur la progression pendant le travail d’équipe. Alors, du côté des élèves maintenant : comment collaborent-ils ? Que font-ils ? Comment les amenons-nous à collaborer ? Ou comment, après, les amenons-nous à apprendre à collaborer ? En fait, l’élève est en pleine croissance collaborative. L’enseignant propose ainsi des tâches collaboratives de coélaboration de connaissances sur un sujet, de cocréation d’une affiche par exemple, de cocréation, avec le numérique, d’un artefact numérique : un livre, un film, une pièce musicale, ou la cocréation d’un programme dans des logiciels de programmation comme dans Scratch ou dans la robotique. Ce que la recherche nous dit actuellement, c’est que lorsqu’on propose des tâches collaboratives à nos élèves, et lorsqu’on leur enseigne à collaborer, il faut avant tout utiliser une plateforme numérique qui supporte la collaboration. Je pourrais donner un exemple : la plateforme Microsoft Teams, par exemple, correspond à un bon quartier général qui pourrait rassembler des personnes pour collaborer, puisqu’ils peuvent partager du contenu, communiquer, se synchroniser et se coordonner. Ce que la recherche dit aussi, c’est qu’il faut laisser le temps — donner du temps — aux membres pour collaborer. Nous-mêmes, dans un groupe, pour collaborer, par exemple, ce qu’on suggère, c’est de faire le point à mi-parcours, que ce soit dans un cours, une courte tâche collaborative ou une plus longue tâche collaborative. De faire le point à mi-parcours à l’aide d’une grille, par exemple, dans laquelle on pourrait proposer des critères de communication, de synchronisation et de coordination, donc les processus de la collaboration. Pour terminer, quelles sont les opportunités de collaboration en éducation entre adultes ? Alors, il y a la collaboration interprofessionnelle et la collaboration avec les parents. Réfléchissez toujours à ces processus : est-ce que je collabore vraiment avec les parents ? Est-ce que je me synchronise ? Est-ce que je communique ? Est-ce qu’on se coordonne tous ensemble, ou est-ce qu’on ne fait qu’interagir ? Réfléchissez aux plateformes que vous utilisez lorsque vous collaborez avec d’autres professionnels et lorsque vous collaborez avec les parents. Je vous invite donc à réfléchir aux réelles opportunités qui vous permettent de collaborer. Collaborez-vous toujours, ou faites-vous seulement communiquer ? Parce que collaborer, ce n’est pas seulement interagir, partager, informer ou s’informer entre nous. Collaborer nécessite un haut niveau d’interdépendance entre les membres d’un groupe. N’oubliez jamais que la collaboration est volontaire. Cette capsule insiste sur le fait que les dimensions sont interreliées. Lorsqu’elles s’actualisent dans des expériences de terrain, cela permet un réel développement de la compétence numérique. De nombreuses initiatives permettent de favoriser le développement professionnel, comme l’École en réseau, le RÉCIT, FADIO, L’École branchée ou Cadre21. Pour en apprendre davantage sur le Cadre de référence de la compétence numérique et son utilisation, rendez-vous sur le site des ministères de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur du Québec. [Musique]