[Musique] Cette série de capsules offre des exemples concrets de l'application du Cadre de référence de la compétence numérique en éducation et en enseignement supérieur au Québec. Dans cette capsule, la dimension 8 est présentée par Simon Collin, professeur à l’Université du Québec à Montréal et membre du Groupe de recherche interuniversitaire sur l’intégration pédagogique des technologies de l’information et de la communication, le GRIIPTIC. Les éléments principaux de cette dimension-là consistent à savoir choisir et utiliser des outils pour répondre à des besoins spécifiques, en tenant compte bien sûr des possibilités, des contraintes de l’environnement et des personnes. Je vous invite à avoir une compréhension large de cette dimension-là. Elle n’est pas uniquement réservée aux élèves qui ont des troubles d’apprentissage, aux élèves qui sont en situation, par exemple, de handicap, mais elle va concerner, tout comme l’inclusion, l’ensemble des élèves et des groupes d’élèves qui ont des besoins particuliers, qui nécessitent des soutiens ou des réponses scolaires particulières. On peut donc penser, bien sûr, aux différentes situations de handicap, aux élèves ayant des troubles de l’apprentissage, mais aussi à des élèves, par exemple, issus de l’immigration récente, qui sont en cours d’apprentissage du français et qui suivent des cours dans une classe de français langue d’enseignement, de même que des élèves des milieux défavorisés, qui, parce qu’ils ont moins de ressources numériques socialement, ont besoin de plus de ressources numériques à l’école. L’inclusion va donc concerner l’ensemble des profils dans toute leur diversité. Le numérique offre toutes sortes d’outils qui peuvent soutenir les besoins spécifiques d’élèves ou de groupes d’élèves, à certaines conditions toutefois. La première, c’est que, comme on parle de répondre à des besoins particuliers, les solutions sont a priori peu adéquates pour soutenir ces besoins particuliers. Autrement dit, c’est davantage au niveau local, notamment au niveau des équipes-écoles, qu’on peut le mieux choisir des outils qui correspondent aux besoins spécifiques de nos élèves. Donc, l’action est davantage locale. C’est au niveau local qu’on gagne à laisser aux enseignants, aux équipes-écoles, le choix des outils qui sont les plus appropriés. Ensuite, il est important que les outils utilisés ne remplacent pas les compétences à développer chez les élèves, mais viennent en soutien à cette compétence-là, précisément parce qu’elle est entravée temporairement ou durablement. Si on prend par exemple le cas d’un élève dyslexique, il est certain que sa compétence à lire va être plus difficile à développer. Donc, dans ce cas-là, ça justifie tout à fait le fait qu’il ait une ressource numérique, un outil numérique en soutien au développement de sa compétence à lire. Autrement dit, ici, l’outil numérique ne vient pas entraver le développement de sa compétence à lire, au contraire : il vient soutenir cette compétence à lire, parce qu’elle-même connaît quelques entraves du fait de la dyslexie de l’élève. C’est pareil pour un élève non francophone qui intègre une classe dont le français est la langue d’enseignement. On peut tout à fait comprendre, au départ, qu’il puisse utiliser les ressources numériques pour faciliter son apprentissage du français temporairement, c’est-à-dire le temps qu’il développe une maîtrise du français suffisamment solide pour ne plus avoir besoin d’outils numériques. Dans ce deuxième cas encore, l’outil numérique ne vient pas entraver le développement de la compétence en français, mais la soutenir temporairement, le temps que l’élève puisse cheminer sans ressources numériques. Enfin, puisque les ressources numériques constituent des outils précieux pour le développement des compétences, il serait tout à fait logique qu’elles soient également partie intégrante de l’évaluation des compétences des élèves — là encore, temporairement ou durablement. Autrement dit, les ressources numériques qui soutiennent les profils particuliers d’élèves et les besoins particuliers gagnent à être intégrées dans l’évaluation, dans la mesure où elles font partie intégrante de la compétence que l’élève est capable de faire valoir à ce moment-ci de son parcours scolaire. Cette capsule réitère l’importance de considérer l’apport du potentiel du numérique pour répondre à des besoins diversifiés. Une variété d’outils numériques est disponible pour le personnel enseignant, les apprenantes et apprenants, et le grand public. Pour en apprendre davantage sur le Cadre de référence de la compétence numérique et son utilisation, rendez-vous sur le site des ministères de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur du Québec. [Musique]