Le questionnaire est un moyen pédagogique utilisé depuis longtemps, surtout pour vérifier la maîtrise des connaissances des élèves. Le développement des technologies a donné lieu à la création de plusieurs outils numériques qui permettent de changer considérablement notre utilisation des questionnaires. Cette vidéo présente quelques approches qui proposent d'utiliser les questionnaires comme un moyen d'apprentissage et non strictement d'évaluation. Voici un cadre de référence qui vous permettra de renouveler l'utilisation du questionnaire en classe à l'aide des technologies. Voyons ensemble chacune des étapes. Poser des bonnes questions et varier leur niveau de difficulté est certainement un art. Nous vous proposons une taxonomie simple pour poser des questions variées. D'abord, la mémoire. Des questions qui ne sollicitent que la mémoire, comme à Athènes, quelle institution politique vote les lois. Deuxième niveau, l'analyse. Des questions qui demandent d'analyser un ou plusieurs documents et qui ne comportent qu'une seule bonne réponse. Par exemple, selon le document 1, quelle est la fonction de l'Héliée ou qui possède le droit de vote et participe à la vie politique. Troisième niveau, l'interprétation. Des questions basées sur l'interprétation d'un ensemble de documents et qui comportent plusieurs réponses possibles. Par exemple, est-ce qu'Athènes est une société démocratique? Et enfin, prendre position. Des questions qui demandent à l'élève de prendre position et d'argumenter, comme selon toi, est-ce que notre société est plus démocratique que celle d'Athènes? Explique ta réponse. Pourquoi planifier la séquence des questions? Essentiellement pour amener l'élève à structurer sa réflexion. L'enseignant accompagne ainsi ses élèves dans leurs démarches en complexifiant progressivement les questions et le niveau de difficulté des questions. Comme dans l'exemple précédent, le questionnaire est bâti de manière à reproduire le raisonnement attendu. Chacune des questions mène à la suivante selon un ordre logique. L'utilisation du questionnaire interactif en classe donne à l'enseignant un portrait de l'état des connaissances de ses élèves. Il lui offre ainsi l'occasion de fournir une rétroaction ou un feedback en direct plus précis et plus efficace. Donc le retour est immédiat. L'élève n'attend pas une semaine ou deux avant que la correction soit faite pour recevoir une rétroaction ou un feedback. Les questions et les réponses sont encore fraîches à son esprit et il peut reformuler, améliorer ses réponses avec la rétroaction de son enseignant. Enfin, l'interaction peut être aussi un outil d'échange et de réflexion. Au fur et à mesure de la progression du questionnaire, l'enseignant peut utiliser les réponses de ses élèves pour stimuler la discussion en classe et approfondir des éléments qui interpellent un peu plus ses élèves. Pour viser autre chose que le rappel de connaissances factuelles, le questionnaire peut être accompagné de documents qui doivent être analysés et interprétés par l'élève. Lorsque les questions portent sur des documents précis, on encadre l'élève dans son interprétation et son analyse de documents. À ce titre, un questionnaire peut être accompagné d'un dossier documentaire sur un sujet plus large, chaque question amenant l'élève à analyser un document et à apporter un élément de réponse à une question de recherche. L'enseignant peut utiliser le questionnaire pour modéliser la démarche d'une opération intellectuelle ou d'une technique comme analyser un document iconographique, par exemple. Selon la séquence des questions, on peut par exemple amener l'élève à établir des faits, puis à faire des liens entre ces faits. En explicitant la démarche, l'élève peut par la suite la reproduire. On tire profit ainsi de la forme séquentielle du questionnaire. Pour aider l'élève à analyser un document, l'enseignant peut utiliser ce qu'on appelle un canevas ouvert. Il s'agit d'un modèle de questionnaire flexible et polyvalent, pouvant être utilisé spontanément selon le contexte de la classe. Dans l'exemple suivant, on propose un modèle d'analyse d'un document. Le questionnaire reste le même, indépendamment du document. Le questionnaire peut prendre une forme plus ludique lorsqu'il est administré grâce à des outils comme Kahoot. Ce type d'utilisation, généralement accompagné d'un chronomètre et d'un classement des meilleurs participants, peut créer une saine compétition entre les élèves ou entre des équipes d'élèves. On peut éveiller l'intérêt de la classe pour un sujet donné et lancer le travail de recherche. Le questionnaire ludique permet surtout de vérifier la maîtrise des connaissances factuelles. En ce sens, il peut jouer un rôle efficace lorsqu'on réactive les connaissances antérieures des élèves. Il peut être fort intéressant d'amener les élèves à poser des questions eux-mêmes. En effet, les élèves qui travaillent à partir de leurs propres questions s'investissent davantage dans leur apprentissage. On peut également supposer qu'un élève qui formule une question pertinente à propos d'un sujet comprend bien les principales caractéristiques et enjeux de celui-ci. L'outil Socrative permet également de lancer un questionnaire sans avoir préalablement écrit une question. Ces questionnaires spontanés ou canevas ouverts peuvent être lancés après qu'un élève ou un groupe d'élèves ait formulé une question verbalement. On peut donc demander aux élèves de formuler des questions à partir de choix de réponses imposés comme on peut le voir dans les exemples créés par le récit de l'univers social. En résumé, nous vous proposons d'utiliser le questionnaire de manière non conventionnelle comme outil d'apprentissage et non seulement comme outil d'évaluation. Les outils technologiques comme Socrative offrent justement plusieurs possibilités. Entre autres avantages, les questionnaires administrés à l'aide d'outils numériques permettent de recueillir des données sur l'état des connaissances des élèves. En analysant ces données avec un peu de recul, l'enseignant y trouvera certainement des pistes pour ajuster son enseignement et stimuler l'apprentissage des élèves.