Le jeu de construction Minecraft offre d'immenses possibilités pour laisser aller sa créativité et recréer des lieux historiques ou imaginaires. Au niveau international, plusieurs enseignants l'ont adopté, tant en histoire, en géographie, qu'en mathématiques. Mais comment se déroule concrètement son intégration en classe? Pour le savoir, on a visité l'école Les Bocages à la Commission scolaire des Découvreurs, où les élèves de 5e année ont utilisé Minecraft pour recréer des bâtiments historiques du Vieux-Québec vers 1905. Pour Guylaine, Marie-Pierre et Daniel, Minecraft est un outil d'apprentissage. Dans notre projet, les enfants avaient comme mandat d'illustrer un bâtiment qui était situé dans le Vieux-Québec et qui avait été construit au début des années 1900. Après une amorce, ils ont fait une petite recherche à l'aide d'un document qu'on avait bâti avec des photos de l'époque, avec aussi des liens Internet. Ils ont cherché leur information puis ils ont trouvé où était le bâtiment, les matériaux qui étaient utilisés, est-ce qu'ils existent encore aujourd'hui et c'était quoi sa vocation aussi à l'époque. Par la suite, avec l'application Minecraft, ils ont fait le bâtiment en tant que tel, ils l'ont construit avec les matériaux disponibles. On s'est fait aussi une petite mise au point dans le projet, on s'est arrêté, on a présenté le bâtiment aux autres afin d'avoir leurs commentaires, puis si la réalité historique a été respectée. Donc ils ont pu se réajuster par la suite, puis le projet se terminait par une petite présentation au paire du résultat de notre travail. Donc c'est un bâtiment qui était fréquent en 1905 parce que c'est une maison où on habite. Nous on a fait de l'école de rang, comme vous pouvez voir, ça ressemble de ça à l'extérieur. On a utilisé du bois pour faire les murs. L'auditorium de Québec, il y a comme une forme qui est ronde, alors c'est plus difficile. Merci beaucoup. Merci beaucoup. Les commentaires. On applaudit. À mon avis, le projet Minecraft, il cadre super bien en 5e année, en 1905. On a choisi en comité avec Guylaine puis avec Marie-Pierre de travailler la compétence, lire l'organisation d'une société sur son territoire. Également dans la démarche, avant de jouer dans l'application, on avait un travail de recherche. Donc on a travaillé trois opérations intellectuelles. Donc se situer dans l'espace, la notion géographique était vraiment importante. Savoir un peu où est ce bâtiment-là, entre quelles rues et quelles rues on le retrouve, qu'est-ce qu'on retrouve autour du bâtiment. Également se situer dans le temps, dans le cahier de traces que les enseignants ont conçu. On demande aux élèves de faire l'histoire du bâtiment. Donc on doit s'appuyer sur des faits, s'appuyer sur des éléments précis au niveau temporel. Et j'aime le mentionner, on travaille avec des faits. Et en fait, ce qu'on se rend compte, c'est que lorsque les élèves commencent à construire, chaque bloc, c'est le résultat d'une réflexion. Est-ce que tel matériau était utilisé? Donc il y a cette démarche historique-là qui est le fruit qui va se... la finalité de tout ça, c'est la construction du bâtiment, la décoration. La décoration, elle nous amène plus à réfléchir à comment vivaient les gens, comment ils décoraient, comment ils vivaient la vie de tous les jours, comment était habité ce lieu-là. On fait un commerce pour que les habitants puissent vendre les marchandises. Aujourd'hui, nous avons fait une école de rang pour que les enfants aillent à l'école. Vous n'avez pas eu de difficultés avec votre clocher? On va devoir aujourd'hui compléter le reste de notre document. On doit faire un retour sur notre construction Minecraft. Donc aujourd'hui, vous allez devoir compléter les pages dans votre cahier dans lesquelles on vous demande de nommer les difficultés que vous avez rencontrées, de nous dire quelles sont les solutions que vous avez trouvées à ces difficultés-là. Et quels sont les apprentissages que vous avez réalisés pendant le projet Minecraft. Ça pourrait être quoi le genre de difficulté que vous pouvez avoir rencontré? Mélodie, avoir dû recommencer à cause de quoi, par exemple? Le feu. Oui, il y en a qui ont eu des problèmes à cause de la météo, c'est vrai? Le toit, par exemple, qui peut avoir été une difficulté, c'est vrai pour plusieurs, Thomas? On a fait des anachronismes. Donc, d'avoir intégré des éléments qui n'ont pas rapport avec l'époque. Mon bâtiment, on le fait le toit, on voulait le faire vert, mais là on n'a pas trouvé le bon matériau, on a pris de la laine verte, ça marchait bien. C'est important de faire une recherche parce que sinon tu ne sais pas c'est quoi les dimensions, puis il ne se passe rien. Donc c'est comme si tu faisais n'importe quoi. Pour le projet au Bocages, dès le départ, on a eu une décision importante à prendre, à savoir quelle application on allait utiliser, à savoir dans le fond l'application en ligne ou l'application sur iPad. Après l'analyse de la situation, on en est venu à la conclusion que pour le projet actuel, c'était plus réaliste dans le temps qu'on avait, dont on disposait d'utiliser l'application iPad, donc la direction des Bocages a acheté l'application pour le chariot au complet. Il y a des contraintes qui sont arrivées avec ce choix-là. Par exemple, on ne peut pas loguer plus de cinq tablettes par monde. Donc c'est un projet qui est collaboratif, mais qui est non collectif. Quand j'ai parlé aux enseignants du projet, je leur disais on va pouvoir créer le Vieux-Québec, un seul monde, mais tous les élèves vont partager ce monde-là, ce qui n'est pas le cas. Mais on peut quand même travailler en équipe, en collaboration. On a même vu ce matin des experts volants qui venaient aider d'autres équipes, donc on est quand même capable de faire des trucs comme ça. Ça, c'est vraiment le bon côté. Travailler en équipe dans l'application Minecraft, c'était très amusant parce qu'on travaille tout en s'amusant. Ce n'est pas comme sur du papier et crayon, c'est vraiment plus interactif. Et le plus gros bug en fait, je dirais, c'est l'impossibilité en fait que l'élève se logue sur son monde. Donc les mondes sont ouverts à tous. On a eu à faire quelques interventions, mais règle générale, ça s'est bien passé. Donc ça, c'est pour la technologie ici qu'on a choisi. Une de nos fiertés, c'est d'avoir réussi à créer vraiment la forme du bâtiment, puis d'avoir réussi aussi à réaliser un peu exactement comme l'hôtel, puis c'est un peu ça. Donc en fait, les technologies ont vraiment apporté beaucoup au projet. Entre autres, au départ, Guylaine et moi, on voulait faire une maquette. Donc une maquette, dix maquettes dans une classe, ça prend beaucoup d'espace. Donc le Minecraft nous a permis vraiment d'éliminer ce problème-là. Faire de la modélisation trois dimensions, c'est vraiment dans les intérêts des élèves. Donc c'est sûr que ça les motive et ils sont super contents de participer à ce projet-là. Ça leur a aussi beaucoup suscité des questions. Entre autres, quand on regarde une image d'un bâtiment, ce n'est pas comme le reproduire. Donc qu'est-ce qu'il y a au deuxième étage? Où est-ce que je dois mettre les toilettes? Donc ça leur a apporté beaucoup de questionnements comme ça. Ensuite, ça leur a beaucoup aidé à la collaboration. Donc aussitôt qu'on avait un problème, tout le monde était là pour s'entraider. C'est devenu vraiment un projet commun de groupe. Entre autres, on a une élève qui a trouvé qu'on pouvait être plusieurs iPads connectés au même monde. Ce qui a fait en sorte qu'on pouvait travailler plusieurs en même temps au même projet. Elle a même présenté sa découverte aux deux classes pour que tout le monde puisse en bénéficier. Et puisqu'ils étaient deux sur le même iPad, on était aussi beaucoup plus efficaces parce que comme ça ils pouvaient se répartir les tâches. Moi, je vais faire le plancher pendant que tu montres les murs. Ils s'entendaient sur le choix des matériaux. Donc ça, ça a beaucoup aidé aussi à rendre le projet plus efficace. Ce que je m'aperçois aussi, c'est que l'aspect de ludification, c'est un peu mon credo depuis trois ans au Découvreur. Je travaille avec Kronos aussi dans mes trousse. Mais je m'aperçois qu'on peut faire de la pensée historique, mais en s'amusant. Les élèves, on leur pose des questions. Est-ce que tu as l'impression d'amuser ou d'apprendre? Je pense qu'ils font les deux en même temps. Je referai le projet demain matin, même si au début j'avais vraiment beaucoup de crainte vis-à-vis ce projet-là parce que moi je ne suis pas la personne la plus à l'aise avec les technologies. Puis de mettre l'application Minecraft avec mes élèves, je ne me sentais pas à l'aise parce que je ne la connaissais pas du tout. Puis j'avais peur de ne pas offrir le soutien nécessaire à mes élèves lorsqu'elle allait me questionner au sujet de l'application. Finalement, dès qu'on leur a donné les tablettes, c'est tombé. Mes craintes se sont effondrées parce que mes élèves sont devenus des experts. Ils se sont entraîdés rapidement. J'avais des experts pour localiser les autres, pour les brancher, les connecter si la pluie arrivait. Ils étaient capables de se désactiver. Moi, j'étais là comme support pédagogique. J'étais là pour leur montrer que le jeu, oui, il était ludique, mais il était pédagogique aussi. Donc moi, je les questionnais plus au niveau de leur choix de matériaux. Est-ce que tu étais encore dans les réalités historiques où tu étais partie dans les éléments d'aujourd'hui? Finalement, moi, je terminerai en disant qu'il ne faut pas avoir peur de se lancer dans un projet dans lequel effectivement, on ne maîtrise pas tout, tout, tout, mais les enfants, ils vont peut-être être meilleurs que nous. C'est juste parfait.